Le blanc, c’est l’absence, le vide.

L’absence qui fait mal, le vide qui fait peur, qui angoisse.

Et pourtant, en matière de communication, le blanc met en valeur ce qu’il comporte. Il met en exergue le contenu, ne lui nuit pas, c’est même tout le contraire. Le texte, les illustrations, les photographies apparaissent clairement, nettement… De même, le vide et l’espace apportent de l’air ; on respire pour mieux apprécier le reste. Le blanc permet au regard de circuler, le blanc guide l’œil. Le blanc, c’est aussi la pureté. Avec le blanc, on ne triche pas.

Tout cela pour dire que vous êtes nombreux, prospects, à nous contacter après consultation de notre site internet. Vous avez été séduit : “Ah oui, il est clair, on comprend tout de suite ce que vous faites… Eh ben nous, on voudrait un peu la même chose mais avec des trucs et des machins à la place de vos bottes, parapluie et compagnie”.

On commence à travailler une maquette. Elle plaît. “Il y a juste quelques éléments à ajouter”. On les ajoute et on se revoit. “Finalement, il faudrait aussi rajouter ceci cela…” Il faut mettre les titres en plus gros pour qu’ils se voient mieux, le texte en plus grand pour qu’il se voit mieux, les photographies en plus grand pour qu’elles se voient mieux… Et puis parfois, on finit même par changer de couleur de fond parce que “quelqu’un dans le service a dit que ça faisait « un peu triste »”. Et nous dans tout cela ?

Ben nous dans tout cela, on vous prévient. On essaie de vous prévenir. Au départ, c’est juste un titre qui passe en plus grand. Nous, on se dit “Bon s’il n’y a que cela, ça ira”. Alors on le fait, on met le titre en plus grand. Mais après, ça continue… On vous alerte et puis arrive la formule de politesse : “Oui, oui, je vous entends bien, je vous comprends bien. Oui mais non, il faudrait mettre en plus grand”. Aïe.

Pourquoi une telle angoisse ? Au départ, notre maquette, c’est la maquette d’Expression. Petit à petit, le client se l’approprie. C’est très bien. Tant mieux. Mais l’angoisse monte : “Est-ce que c’est bien ? Est-ce que je vais vendre davantage avec cela? Est-ce que je ne vais pas choquer ? Ah et puis que font mes concurrents? Oh dis donc, ils ont mis du bleu eux, c’est bien le bleu aussi. On pourrait mettre un peu de bleu, c’est bien le bleu aussi non ?… ” Vous angoissez, alors vous vous éloignez du principe de communication qui est de se mettre dans la peau de la cible. Vous vous éloignez, vous oubliez vos objectifs de communication. Le fameux “Qu’est ce que j’ai envie que ressente ma cible?” devient “Qu’est ce que je pourrais ajouter, dire de plus, montrer encore?”. Aïe.

Vos angoisses sont certainement légitimes. Mais pensez à votre impression de départ, ce que vous avez ressenti quand vous, en tant que cible de communication – la nôtre ! – vous avez découvert le site internet d’Expression. Est-ce que votre réaction aurait été la même si on avait mis les textes en grand, les titres en grand, si on avait rajouter des encarts pour « boucher le trou » (on aurait pu, il y avait de la place…).

Cécile Le Meur