Le magazine Télérama de la semaine dernière a publié un article fort intéressant sur la mutation de nos cerveaux face à l’utilisation d’internet. Tout l’article est à lire (on le trouve en ligne sur le site de Télérama), mais j’en retire une première idée qui m’interpelle :

« Sur la Toile, le cheminement de la pensée n’est pas contrôlé par l’auteur, mais par le lecteur. »

Voilà une notion qui a toute son importance en communication. Nous la connaissons et pratiquons depuis longtemps : le lecteur d’un magazine, par exemple, a déjà tendance à ne pas suivre le cheminement de l’auteur. Il feuillette, papillonne, revient en arrière. Il commence la lecture d’un article, puis lit les inter-titres, regarde les photographies, lit leurs légendes, revient à l’article… Toute la science de la mise en page consiste à ramener le lecteur au contenu.

Sur internet, bien sûr, ce point de vue prend tout son sens, comme l’explique la suite de l’article de Télérama.

Quoiqu’il en soit, en communication, il ne faut jamais se mettre dans la position de l’auteur qui a un message construit à faire passer. Il faut se positionner en fournisseur de contenu, qui doit séduire, attirer, retenir à chaque instant ; en concurrence permanente avec d’autres sollicitations ; et qui doit être très clair, répéter, prévoir une lecture morcelée.

Exemple très concret de ce cheminement imprévisible : n’imaginez pas que l’internaute va arriver sur votre page d’accueil, puis suivre l’ordre des menus que vous lui proposez. En réalité, il arrive sur n’importe quelle page, mené là par une recherche ou par un lien (ce peut être la page Contact ou la page Mentions légales !). C’est comme si votre client arrivait chez vous par l’arrière-boutique, par la cave, par le grenier… Eh oui, sur internet, il faut faire de chaque pièce un lieu d’accueil clair, agréable, bien rangé, qui incite et donne envie d’aller plus loin.

Prochain article, toujours inspiré de Télérama : déléguons-nous notre mémoire à Google ?

Pierre Réguer